AMÉNAGEMENT DE LA VALLÉE DU VAU MADEC

L’idée de mettre plus en valeur la Vallée du Vau Madec a émergé au cours de la mandature précédente. Aux côtés du Conservatoire du Littoral, la Ville tient à lui redonner ses lettres de noblesse. Sur les deux premiers kilomètres, de la rue de la Cuve jusqu’à la rue Epine Merlet, la Vallée du Vau Madec, devrait déjà se révéler au printemps 2024.

Un vaste espace naturel

Cet ancien « chemin des pêcheurs » s’étend en T sur 4km, de la rue de la Cuve en passant par la Ville Madren, la Ville Tréhen et la Ville Évêque jusqu’à la Pointe de Bréhin, légèrement en diagonale dans le sens vertical et à l’horizontale, de là, jusqu’à la Pointe de Pordic, en front de mer de la Ville Louais et de la Ville Rouault.

Avec ces terrains propriété de Pordic et inconstructibles, la Ville dispose d’un vaste espace naturel à l’Est du centre. Les anciens connaissent bien les lieux, mais avec le temps, la valeur du site a été un peu relayée au second plan. Pourtant, avec un cours d’eau (le Ruset), sa végétation riche et boisée, sa faune, le site est reconnu comme remarquable par le Conservatoire du Littoral. Il méritait donc largement d’être mieux mis en valeur.

 

 

Il s’agit de mener à bien, en deux temps, un aménagement respectueux des lieux et de la nature, discret et intégré, évidemment écologique et responsable, pour restaurer progressivement la Vallée. L’idée est de permettre d’aller de la rue de la Cuve, jusqu’à la mer, en une promenade agréable, en immersion nature, en étant le moins possible importuné par les voitures. Il sera ainsi possible de proposer aux promeneurs, Pordicais ou non, une parenthèse naturelle au cœur de la Ville et à terme un espace végétal agréable, aménagé et structurant, pour toute cette partie de Pordic.

 

Financement et Réalisation

Pour conduire au mieux ce projet, la Ville s’est associée avec le Conservatoire du Littoral qui cofinance les études et les aménagements à hauteur de 50 %, pour un budget global de 316 000 € TTC.

Le projet se réalisera en 2 phases :

• d’une part, les 2 km de la rue de la Cuve jusqu’à la rue de l’Épine Merlet et la Vallée du Vau Madec, en englobant le bois de la Chesnaie, et ce dans les mois qui viennent ;
• d’autre part, toute la partie littorale entre les 2 pointes (Pointe de la Béchue et Pointe de Pordic), les 2 autres kilomètres, à partir de l’automne 2024.

 

Intervention d’un paysagiste

Attentifs à la qualité de leur partenariat et à l’élaboration d’un projet cohérent, la Ville et le Conservatoire du Littoral ont travaillé avec l’appui d’un paysagiste, Alain Freytet, enseignant à l’École Nationale Supérieure de Paysage de Versailles, paysagiste conseil de l’État pour la DREAL PACA et paysagiste conseil du Réseau des Grands Sites de France. A l’issue d’une immersion de deux jours sur place, observations, échanges, croquis et préconisations aboutissent à un solide schéma d’intentions paysagères.

Dans les grandes lignes, il s’agit de conserver le site le plus naturel possible, mais aussi d’y inscrire et d’y préserver une certaine cohérence. Dans cet esprit, certains aménagements vont être repensés (des murets de pierre et des troncs à la place des bancs), le patrimoine végétal va être harmonisé et davantage valorisé (identification et mise en valeur de certains arbres remarquables, déplacements de certaines essences, renforcement et création de vergers par exemple…). L’ensemble sera accompagné d’une signalétique discrète à travers le parcours et le site (cours d’eau, orientation, patrimoine végétal…). Quelques stationnements seront aménagés également, éloignés des espaces renaturés (par exemple le parking de la plage du Vau Madec).

 

Préserver le paysage pour une immersion totale

Le projet prévoit aussi de faire de ces 4 km de randonnée une promenade éco-responsable. En conséquence, vous ne trouverez pas, sur le parcours, de poubelles publiques notamment. À l’instar de ce qui a été retenu pour les bacs à marée et dans le respect du principe de la préservation d’un paysage le plus naturel possible, les promeneurs seront invités à conserver leurs déchets durant la promenade pour les déposer ultérieurement aux endroits appropriés. En effet, qui dit « naturel » implique des aménagements les plus discrets et au mieux les plus rares possibles, un point de vue partagé par le paysagiste conseil du projet et le Conservatoire du Littoral (exemple : Cap Fréhel, Pointe du Raz, Pointe du Roselier).

 

Des aménagements cohérents

Bien sûr, cela n’empêche pas d’améliorer la qualité du site, le sentier et quelques éléments du cheminement vont être optimisés ; tracé repris à certains endroits pour plus d’harmonie ou de confort de marche ; marches dangereuses ou glissantes et portions boueuses supprimées et traitées ; aménagements en pierre privilégiés au bois plus urbain, ajouts de murets de soutènement si nécessaire, plans inclinés favorisés dans une logique d’accessibilité à chaque fois que possible… Le franchissement des quelques routes inévitables sera amélioré et plusieurs points de vue seront dégagés, notamment sur le ruisseau et vers la mer.

 

 

Sur le plan du respect du paysage et de la faune, la démarche s’attachera à préserver le cadre de vie des différentes espèces installées sur le site. De même, la gestion différenciée de certains espaces, notamment autour de l’étang, sera confortée. De façon générale, il restera ensuite à opérer quelques coupes sélectives propres à valoriser les paysages et à préserver la lande, ainsi qu’à terme à harmoniser le paysage sous la responsabilité du Conservatoire du Littoral. Bien sûr, des arbustes et ronciers seront conservés lorsqu’ils ne gênent pas le déplacement harmonieux des promeneurs ou l’implantation de sentiers plus praticables, les végétaux d’intérêt seront aussi préservés de la fauche.

Enfin, une attention particulière sera portée à la signalétique : s’il n’est pas question de l’abandonner totalement, il importe, en conformité avec l’esprit de la démarche, de la rationaliser. Aussi, la Ville adoptera les préconisations du Conservatoire du Littoral, les rares panneaux publicitaires qui dénaturent l’espace vont être supprimés tandis que les explications naturalistes ou descriptifs seront rassemblés autour des aménagements de repos (bancs notamment). Des panneaux « perspectives » à vocation pédagogique conçus avec le Conservatoire du Littoral seront implantés en quelques points d’entrée choisis du parcours.

 

« La Ville de demain » se dessine

Incidemment, l’idée est aussi de parvenir à intégrer le plus naturellement possible l’espace urbain et l’espace naturel que constitue la Vallée du Vau Madec en cœur de Ville. En imaginant une interconnexion fluide entre des espaces distincts, en restreignant certains accès aux seuls promeneurs ou aux services, en embellissant les sites des nombreux lavoirs ou de l’étang, en rationalisant le stationnement ou le camping sauvage, on imagine aussi « la Ville de demain », riche d’un patrimoine naturel valorisé, reconnu et partagé par tous, connectant les chemins de fonds de vallées avec les sentiers littoraux, aménageant tout à la fois des points d’accès discrets entre la nature et la ville et embellissant l’espace naturel.

 

18

C’est le nombre de projets retenus au niveau national dont fait partie l’aménagement du Vau Madec

L’aménagement de la Vallée du Vau Madec fait partie des 18 projets retenus au niveau national. Le projet est lauréat des programmes « sentiers de nature » et « France vue sur mer – sentiers du littoral » lancés par le Ministère de la Transition Ecologique pour faire de la France la première destination de tourisme durable d’ici 2030. À ce titre, le projet enregistre une subvention de l’État de 46 000 €. La Ville et le Conservatoire du Littoral financent chacun le résiduel à hauteur de 41 % (110 000 € HT).

 

INTERVIEW DE STÉPHANE RIALLIN
Chargé de mission au Conservatoire du Littoral

Quelle est la mission principale du Conservatoire du Littoral ?
La mission du Conservatoire du Littoral est d’acquérir des sites naturels pour les protéger, les préserver et les transmettre aux générations futures. Ainsi, maintenir des coupures naturelles dans l’urbanisation, favoriser la trame verte et bleue pour préserver des corridors écologiques favorables aux espèces animales et végétales, proposer des espaces de nature ouverts au public, mettre en valeur le patrimoine culturel… sont autant de raisons qui nous conduisent à intervenir en partenariat étroit avec la Ville de Pordic.

L’objectif de renaturation est parfois mal compris. Quel message faire passer aux promeneurs qui regrettent la disparition de certains équipements ?
Nous sommes bien sur des sites naturels, pas dans des zones à caractère urbain, comme les parcs et jardins publics. On ne peut donc pas traiter ces zones naturelles comme on aménagerait un bourg ou un jardin public. Quand on vient dans la nature, c’est pour se déconnecter, se ressourcer, se promener… ce n’est pas pour avoir un langage d’aménagement urbain. On peut imaginer des poubelles aux entrées de site, sur un stationnement… mais pas au milieu d’un site naturel. On vient avec son pique-nique dans son sac, on repart avec ses déchets dans son sac.
Quand on se promène en montagne et que l’on traverse des paysages remarquables, on ne trouve pas de poubelle au sommet. Et bien, quand on se promène dans la Vallée du Vau Madec, avec ses paysages tout aussi remarquables, il n’est pas plaisant de trouver une poubelle au beau milieu de la nature.